Depuis 2020, j’alerte le ministre de l’Intérieur sur le rejet de la laïcité, les propos politiques, les déclarations discriminatoires envers les femmes, et les appels à l’insoumission contre l’État tenus par l’imam Ismail dans sa mosquée des Bleuets à Marseille. Sa mise à l’écart, aujourd’hui, est une bonne chose pour notre unité nationale et notre sécurité. Je regrette cependant que ses prêches aient pu infuser les esprits durant ces quatre années de trop longue attente.

De cet évènement, je tire trois enseignements :

– Il est toujours utile d’avoir raison trop tôt et de se mobiliser sur ces sujets difficiles,

– Il suffit d’une impulsion politique. Quand l’État veut, il peut !

– Il faut désormais aller au bout du processus.

En effet, le problème n’était pas seulement l’imam Ismaïl. Je déplore que l’Institut musulman des Bleuets ne soit pas gardé fermé et puisse à nouveau ouvrir ses portes

Cet endroit a notamment reçu, par le passé, Nader Abou Anas tristement connu pour ses déclarations sexistes sur la « femme vertueuse » soumise aux « besoins » et « envies » de son mari. D’autres évènements ont été organisés avec Abou Omar, ancien imam de la mosquée salafiste d’Argenteuil et Rachid Haddach, imam belge réputé pour ses liens avec la mouvance salafiste de ce pays en mars 2016. En 2015, les Bleuets ont accueillis Abdelfattah Rahhaoui, ancien professeur de religion de Souad Merah, la sœur du terroriste Mohammed Merah, dont il vantait les mérites alors qu’elle avait tenté de rejoindre l’État islamique en Syrie après avoir déclaré être « fière » des actes de son frère. Sur d’autres publications, l’Institut des Bleuets appelle à ne pas « obéir aux mécréants » et à les combattre avec le Coran », à ne pas « prendre pour alliés les juifs et les chrétiens ».

Toutes ces déclarations, replacées dans le contexte actuel hautement inflammable, me poussent à alerter à nouveau la préfecture, la justice et le futur ministre de l’Intérieur sur le péril grave que fait encourir l’Institut des Bleuets à Marseille, à notre pays et à toute sa population.